Tout pour décrypter les annonces concernant le plan vélo, un projet de loi dont le gouvernement vient de publier les détails.
La part modale du vélo en entreprise est de 2% (ADEME), 80 millions d’heures sont perdues en embouteillage en France chaque année, et la route est à l’origine de 1/4 des émissions de GES. Un constat simple : il faut développer le vélo en France dans la vie de tous les jours, notamment dans les trajets quotidiens domicile-travail.
A la suite de l’annonce du Plan vélo national, en septembre dernier à Angers, par le Premier ministre, Edouard Philippe, la ministre des transports, Elizabeth Borne et le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire François De Rugy, le gouvernement a présenté la Loi d’Orientation des mobilités (LOM), ce 26 novembre à Paris. Une belle surprise : toutes les annonces faites dans le cadre du Plan Vélo sont maintenues.
L’État fixe pour objectif de tripler la part du vélo dans les déplacements d’ici 2024, ce qui est un objectif ambitieux, mais tenable. Pour atteindre ces objectifs, quatre grandes orientations ont été choisies :
Tout d’abord il est remarquable de noter que le dossier de presse cite les collectivités locales et les employeurs comme jouant un rôle essentiel pour le développement des mobilités actives et cyclables, justement ce que nous tentons de développer chez Green On. Reprenons donc les différents points amenés par ce projet de loi :
Fond vélo : 350 millions d’euros pour résorber la « discontinuités urbaines. 350 millions sur 7 ans, moins que ce que la FUB avait recommandé, soit 200 millions par an (350/7=50)
Changer le code de la route : peu de précisions encore, mais adapter le code de la route pour que plusieurs mobilités coexistent semble incontournable. Amélioration de la visibilité des piétons : pas de stationnement de voitures à moins de 5m des passages piétons. Davantage de sas vélo aux feux : utile si tous les cyclistes apprennent à les utiliser - et seulement les vélos (donc pas encore très précis sur ce point). Généraliser les double-sens cyclables sur les rues à 50km/h : très attendu (le panneau sens interdit sauf vélos, très utile !). De la marge pour que les collectivités puissent réglementer les trottinettes entre-autre, un vide juridique qu’il faut bien combler. Autoriser les cyclistes à porter des dispositifs d’éclairage non-éblouissant : un cycliste a maintenant le droit d’avoir un clignotant !
Généraliser le marquage des vélos. Plan d’action contre la lutte contre le vol de vélo, qui facilite le dépôt de plainte, et analyser les données de géolocalisation des vélos. Plus de stations pour attacher son vélo, notamment près des gares.
L’IKV est simplifiée. N’ayant pas eu un grand succès, on remplace le comptage des kilomètres (difficile) par un forfait. Elle n’est cependant pas cumulable avec le remboursement des 50% des frais de transport.Un soutien à l’achat d’un VAE : la prime est terminée, ils souhaitent la remplacer, on attend de savoir combien !
Le vélo pourrait être prescris par le médecin ! (Rien de vraiment révolutionnaire, ça a au moins le mérite de reconnaitre le vélo comme une activité sportive vertueuse). Encadrer le free floating : à préciser encore.Voilà ce que l’on a compris de la proposition de loi. Il reste à savoir ce qu’il en sera une fois les débats parlementaires passés et la loi votée !