Et si les salariés qui vont au travail à vélo gagnaient plus ?
Source : http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/05/13/et-si-les-patrons-augmentaient-les-salaries-qui-vont-au-travail-velo-232019
Reporters d'Espoirs | Agence de presse
Pédaler, c’est bon pour la santé et la planète. Et pour le portefeuille, notamment celui des partons ? Depuis l’ordonnance du 28 octobre 2010, les Plans de déplacements entreprise, établissement ou employés (PDE) se multiplient, avec leurs incitations à préférer d’autres choix que la voiture : le vélo, voire la marche, les transports collectifs, le covoiturage, l’autopartage… Ces modes de transport sont devenus un enjeu majeur pour les entreprises. A la clé : de sacrées économies.
Emissions de CO2, embouteillages, prix élevés du carburant… rien n’y fait. La voiture arrive en tête pour les trajets domicile-travail. Souvent, en raison de l’éloignement géographique des salariés et du peu – voire de l’absence – de transports en communs adéquats. Mais pas seulement. Sur de courts trajets aussi, la voiture est privilégiée. En ville, une personne sur deux se déplace quasi exclusivement en voiture et un déplacement automobile sur deux est inférieur à 3 km, selon une étude de TNS-Sofres [PDF].
Au-delà du bien-être de leurs collaborateurs, les entreprises ont tout à gagner à voir leurs salariés pédaler. Selon une étude menée par l’association belge Pro Velo, l’économie pour un employeur se situe entre 200 et 300 euros par salarié actif et par an :
Green On, une entreprise parisienne – avec une antenne près de Lyon – propose des flottes de « vélos de service » électriques (installation, entretien, assurance tous risques, reporting mensuel…). Arthur Schulz, son associé-fondateur, a également chiffré le gain, en particulier pour les déplacements entre les différents sites d’une société :
« L’usage du vélo de service réduit ces dépenses de 30 à 40%. »
Convaincre l’entreprise de passer aux deux-roues non motorisés n’est pas le plus difficile. Il faut ensuite motiver les salariés. D’où l’idée des « vélos de fonction » et d’incitations financières.
Depuis bientôt deux ans, le Groupe Adeo (Weldom, Leroy Merlin, Bricoman…) propose à ses collaborateurs des vélos de fonction. Ils peuvent les conserver le week-end et pendant leurs vacances.
Le salarié achète la bicyclette de son choix et se fait rembourser 170 euros, ainsi que 30 euros d’accessoires (ou 240 euros et 30 euros pour un vélo électrique). En contrepartie, il s’engage à l’utiliser au moins un jour sur deux, d’avril à octobre, sauf intempéries.
Le groupe compte actuellement 108 bicyclettes de fonction en France. Jean-Baptiste de Gandt, directeur des relations sociales, à l’origine du projet :
« Ce mécanisme incite le collaborateur à sauter le pas. Adeo économise notamment sur la création de places de parking, transformées en parcs à vélos ou redistribuées à la clientèle. »
STMicroelectronics (Paris-Montrouge) a opté, de son côté, pour la mise à disposition gratuite de Vélos à assistance électrique (VAE) : très demandés pour les rendez-vous clients, ils le sont moins pour les trajets domicile-travail... pour l’instant.
Jean-François Dame, responsable qualité et processus de sécurité :
« Notre site compte quatre vélos pour 270 salariés : une trentaine de personnes les utilisent régulièrement. Si le salarié s’engage à pédaler au moins 50 jours par an, nous remboursons 80% du pass Navigo et 100% de l’abonnement Vélib’, tout en offrant 300 euros pour l’achat d’un vélo, ainsi qu’un kit complet : casque, lumières, cape de pluie… »
Malgré le coût de ces mesures, Jean-François Dame estime qu’elles sont rentables :
« Notre PDE – en faveur du vélo, notamment – nous a fait économiser 7,5 tonnes d’équivalent CO2 en 2011, soit un gain de 23,5%. »
L’usage du vélo au travail reste encore marginal en France. Alors pour changer les habitudes, l’employeur doit parfois passer de l’incitation à la reconnaissance financière.
En interne, l’Ademe propose à ses collaborateursune indemnisation de 4,56 euros pars mois pour l’usage de la bicyclette lors de déplacements professionnels.
De son côté, une petite PME de la Drôme, L’Herbier du Diois, offre depuis douze ans une prime de100 euros par mois à ses employés qui utilisent 75% du temps un mode de transport n’émettant pas de CO2. Il est important de ne pas confondre les traitements contre la dysfonction érectile avec des pilules pouvant être utilisées dans un usage récréatif. Nous avons pu constater que les patients de http://www.culture-action.org/de/ sont responsables, mais il existe de jeunes patients sans troubles de l’érection qui utilisent ces traitements afin d’améliorer leurs performances sexuelles.
Quid des indemnités kilométriques ? La France peut s’inspirer de la Belgique et de son indemnité vélo de 0,21 euro défiscalisée, exonérée de cotisations sociales et indexée sur le coût de la vie…
Muriel Alamichel, chargée de mission dans le cadre du projet « Ademe exemplaire », met l’accent sur la sécurisation des accès au site de l’entreprise (pistes cyclables…) et l’équipement des cyclistes, tout en réclamant une meilleure coordination avec l’Etat et les collectivités. Elle insiste :
« Les accidents du travail à vélo sont rares, mais souvent graves, sinon mortels. »
Pour sensibiliser le personnel, nos voisins belges n’hésitent pas à organiser un « Friday bikeday », une journée spéciale et décontractée « Au travail à vélo… le vendredi ». Ça roule… doucement, mais sûrement.
Coraline Bertrand